top of page

Helena Rubinstein

HELENA RUBINSTEIN (1872 - 1965)

FEMME AFFRANCHIE ET COLLECTIONNEUSE BOULIMIQUE D'ART PRIMITIF


Partie de rien, la polonaise Chaja - son vrai prénom - a créé un empire. Femme d'affaire moderne, puissante et indépendante, son goût pour l'art a su se conjuguer avec sa vie professionnelle au service de la beauté. Collectionneuse compulsive et anti-conformiste, son audace instinctive a joué un rôle primordial dans la reconnaissance des arts premiers. MyStudiolo retrace la vie de celle qu'on appelait "Madame", femme libre et visionnaire au destin hors-norme en : 6 dates clés 4 oeuvres 3 anecdotes 1 citation


1890 Issue d'une famille modeste de Cracovie et opposée au mariage auquel ses parents la destinaient, Helena embarque pour l'Australie. Elle travaille dans le magasin de ses oncles et apprend l'anglais. Fascinées par son teint parfait, les clientes veulent son secret. Elle fabrique alors une crème de beauté en copiant celle que sa mère avait glissé dans sa valise. La première pierre de ce qui allait devenir un empire de la beauté voit alors le jour.

1908 Elle est initiée aux arts africains et océaniens par son voisin, le sculpteur Jacob Epstein. Habitant à Londres, ce dernier lui demande d'acquérir dans des ventes parisiennes (l'intérêt pour cette forme d'art n'a pas encore gagné la France) des pièces qu'il a repérées. Elle se prend au jeu et surtout, elle est fascinée par l'expressivité et la force de ces sculptures. Elle achète alors pour elle-même des objets en provenance du Nigeria, du Cameroun et du Congo.

1912 Vivant entre New York et Londres, elle se fixe à Paris, sa ville préférée. Son amie Misia Sert - aristocrate polonaise et célèbre figure artistique parisienne - l'introduit dans son cercle d'artistes comme Kees van Dongen, Georges Braque, Juan Gris, Amedeo Modigliani, Marc Chagall, Louis Marcoussis, Louise de Vilmorin, Salvador Dali, Pablo Picasso et Jean Cocteau, qui la surnommait “l’Impératrice de la beauté". Helena acquiert ainsi un grand nombre de tableaux qui s’ajoutent à son importante collection d’œuvres africaines.

1932 Elle vit entourée de sa collection dans son duplex de 50 pièces de l'immeuble qu'elle s'est fait construire au 24 Quai de Béthune à Paris. Un mur spectaculaire regroupe 56 pièces dont l'accumulation rend compte de sa personnalité atypique. Titus, son mari et mentor, lui fait rencontrer des artistes pour lesquels Helena se fait volontiers mécène. Elle les reçoit toutes les semaines à dîner et commence à constituer une collection qui regroupe les artistes vivant alors à Paris : Man Ray, Chagall, Renoir, Brancusi, Bonnard, Braque, Miró, Maillol, Léger…

1935 Plusieurs de ses oeuvres sont présentées à l'importante exposition African Negro Art au Museum of Modern Art, à New York. Ceci popularisa les arts africains et fit beaucoup dans leur valorisation. Cet événement permit à beaucoup d'entrevoir les trésors de sa collection comme ces masques baoulé, dan, wè et gouro de Côte-d’Ivoire ou d’autres des ethnies fang, kota et punu du Gabon. À côté de ces classiques on trouve des pièces plus inattendues issues du Nigeria, du Cameroun et du Congo.

1965 Durant les dix derniers années, la mort de Titus, celle de son second mari, puis celle de son fils chéri Horace, la laisse désemparée. Seule la présence de sa véritable héritière, sa nièce Mala, la réconforte. Elle débute un tour du monde et découvre l'Amérique du Sud. S’attelant à ses Mémoires, Helena Rubinstein travaille jusqu’à son dernier souffle, le 1er avril 1965. L'année suivante, 360 objets de sa collection ont été dispersés dans trois ventes historiques à New York. Elles auront marqué une étape essentielle de la valorisation des arts africains.


 

Salvador Dalí, Portrait de Helena Rubinstein 1943

Vase représentant un démon. Décor anthropomorphe: démon tenant des têtes-trophées. Nasca moyen.

Figure masculine assise, Dengese, région de Sankuru, République Démocratique du Congo. XIXe-XXe siècle

Masque de protection Dan-Ngere, Côte d’Ivoire, région de Danané, XIXe siècle.

 

ANECDOTES



  • Helena prit rapidement conscience de l’importance de l’art comme relais médiatique pour la légitimation de ses choix. Elle sera la première à présenter des œuvres d’art dans ses instituts de beauté, comme celles de Brancusi, Chirico, Modigliani, Nadelman, et à faire participer certains artistes à ses campagnes publicitaires, tels que Miró, Laurencin, Dufy ou de Kooning.

  • Le jeune photographe Man Ray, avec lequel elle s'est liée d'amitié, lui emprunte sa statue bangwa - célèbre statuette camerounaise représentant la prêtresse dansante du culte de la terre, femme de dieu et archétype de la maternité - pour la photographier avec le mannequin Ady Fidelin en 1934.

  • À ce jour, l'oeuvre la plus chère de la collection Rubinstein jamais vendue est une figure de reliquaire Kota du Gabon adjugée en 2015 chez Christie's à Paris pour 5,4 millions d'euros. En 1966 la même pièce était partie pour l'équivalent de 6.950 euros. La preuve que le "pedigree Rubinstein" est excellent.


 

« Je m'intéresse à toutes les formes de la beauté »

Helena Rubinstein



Découvrez l'exposition Helena Rubinstein - L'aventure de la beauté au Musée d'art et d'histoire du Judaïsme

Découvrez l'exposition Helena Rubinstein - La collection de Madame au Musée du Quai-Branly Jacques-Chirac

bottom of page