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Dina Vierny

DINA VIERNY (1909 - 2009)

COLLECTIONNEUSE AUX MULTIPLES VIES


Dina Vierny a consacré toute sa vie à l'art. À la fois muse, résistante, marchande d'art et mécène, elle a mené un parcours hors du commun dans le XXème siècle artistique. Selon elle, l'art ne doit pas être acheté parce qu'on a de l'argent mais parce qu'on l'aime.

MyStudiolo retrace la vie de cette collectionneuse invétérée à l'approche surréaliste en :


6 dates clés 4 oeuvres 3 anecdotes 1 citation

1925 Née dans une famille juive en actuelle Moldavie, Dina et ses parents s'exilent à Paris. À 6 ans, elle développe déjà un goût pour l'art. Elle ramasse des morceaux de verres de couleurs dans la rue pour en faire des mosaïques. L'argent que ses parents lui donnent pour aller à la cantine, elle le dépense dans des petits bronzes archéologiques, à l'époque bon marché, achetés chez deux antiquaires du quartier de Saint-Germain. Il s'avérera qu'aucun n'était faux !


1934 Dina devient la muse de l'artiste Aristide Maillol. La rencontre décisive de sa vie vient d'avoir lieu. Elle accepte tout d'abord de poser pour de simples portraits. Pendant les séances, elle potasse sa chimie. Il reconnait en elle l'incarnation de l'idéal qu'il cherchait depuis son entrée en sculpture. Dina lui a inspiré de nombreux chefs d'oeuvre comme Harmonie, réalisé en 1940.


1940 Pendant la guerre, elle se rend de temps en temps à Paris pour rendre visite à Picasso. Résistante, elle est contactée par Varian Fry sur les recommandations d’André Breton pour faire du passage à la frontière espagnole. Elle rencontre ainsi les artistes de la villa Air-Bel à Marseille. Arrêtée une première fois, Maillol l’envoie poser chez ses plus chers amis Bonnard, Matisse et Dufy, qui deviendront tous de très grands amis.

1947 Maillol est mort trois ans plus tôt et a fait d'elle sa légataire universelle. Sur les conseils de Matisse et Jeanne Bucher, Dina Vierny décide d’ouvrir une galerie à Saint-Germain-des-Près au 36, rue Jacob. Le succès est immédiat. Voilà donc Dina embarquée dans une nouvelle vie. La galerie est inaugurée avec des bronzes, des peintures et des dessins de Maillol. Puis il y aura Rodin, Picasso, Kandinsky, Dufy... Et ensuite les Primitifs modernes comme Bauchant et Séraphine de Senlis. Plus tard, elle défendra l'underground soviétique.


1963 Elle exauce l'un des souhaits les plus chers de Maillol : celui de peupler un jardin de statues. Elle sollicite le ministre la Culture André Malraux pour restaurer l'Hommage à Cézannedans le Jardin des Tuileries. Il enchérit et lui propose d'installer, en plein air, toutes les statues monumentales de Maillol qu'elle acceptera de donner à la France. Elle supervise elle-même l'installation de 18 statues dont La Rivière. Le photographe Robert Doisneau immortalise la scène.


1995 Elle inaugure la Fondation Dina Vierny-Musée Maillol. Elle avait depuis longtemps l’idée de préserver ses collections et les œuvres de son mentor en créant une fondation. Peu à peu, elle a racheté les appartements des deux immeubles XVIIIe situés derrière la fontaine de Bouchardon, rue de Grenelle, avant de leur donner l’envergure d’un musée. Depuis, les expositions se sont succédé, dédiées à Maillol, Matisse, Picasso, Bonnard, Toulouse-Lautrec, Klimt, Basquiat, Bacon, Poliakoff, Magritte, Pascin, Ben, Foujita, Giacometti…


 



Aristide Maillol, Harmonie, 1940

Vassily Kandinsky, Angles rouges, 1928

André Bauchant, La succession chez le notaire, 1953

Séraphine de Senlis, Feuilles, 1929


 

ANECDOTES



  • La ressemblance de Dina avec les personnages féminins de Renoir et de Maillol frappe l'architecte Jean-Claude Dondel. Maillol lui écrit alors une lettre « Mademoiselle, on me dit que vous ressemblez à un Maillol et à un Renoir. Je me contenterai d’un Renoir ». Timide, Dina se rend à Marly chez le sculpteur avec la consigne de "s'adresser à celui qui paraitra le plus âgé avec une longue barbe blanche". Elle ne se dirige pas vers Maillol mais vers Van Dongen ! Tout le monde rit, la glace se brise.


  • À la fois collectionneurs et commanditaires, ils soutiennent certains artistes par des achats réguliers 
ou leurs apportent un revenu mensuel. Ils le rendent souvent des services aussi exceptionnels que désintéressés. Le vicomte se porte ainsi garant pour Balthus lorsque celui-ci achète sa demeure et Marie-Laure donne sa Zil à César pour qu’il fasse sa première compression de voiture.


  • L'Élysée l'appelle pour que François Mitterand inaugure le musée Maillol le 21 janvier 1995. Rien n'était prêt mais elle accepte. En seulement 3 semaines, elle réussit le pari d'inaugurer le musée en présence du président. Seulement, le lendemain, le musée doit fermer, faute d'argent nécessaire pour investir dans un système de sécurité. Dina prend alors la décision de vendre l'une des collections les plus proches de son coeur (un millier d'automates et poupées) chez Sotheby's à Londres. La vente fut un succès.


 

« On ne peut pas, quand on est collectionneur, être complètement malheureux. »


Dina Vierny



Découvrez la Galerie Dina Vierny à Paris

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